Rien n’est plus rentable que la détresse humaine : 71 Migrants, hommes, femmes et enfants retrouvés morts dans un camion abandonné en Autriche

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Au lendemain de la découverte de cadavres dans un camion abandonné en Autriche, le bilan ne cesse de s’alourdir. La police évoque ce vendredi 71 migrants, probablement des Syriens. Trois personnes ont été arrêtées en Hongrie.

Alors que les premières estimations faisaient état de 20 à 50 corps, ce sont finalement 71 migrants qui ont été retrouvés morts dans un camion abandonné sur une autoroute autrichienne. Le porte-parole de la police locale a confirmé ce vendredi ce terrible bilan, détaillant ainsi: 59 hommes, huit femmes et quatre enfants « dont une fillette âgée d’un ou deux ans » et « trois garçons de 8,9, 10 ans ». Selon l’officier, le groupe était « probablement » constitué de réfugiés syriens. Le comptage de 71 cadavres a été rendu très difficile par l’état de décomposition avancée des corps, entassés les uns sur les autres.

Parallèlement, la police annonce que trois personnes ont été arrêtées en Hongrie. Elles sont suspectées d’avoir un lien avec la macabre découverte, le camion étant abandonné à la frontière avec l’Europe de l’est. « Pour le moment, trois personnes ont été arrêtées en Hongrie, et nous pensons qu’il s’agit du fil conducteur vers les auteurs » du crime, a déclaré le porte-parole de la police. L’une est un Bulgare d’origine libanaise, qui serait le propriétaire du véhicule. Les deux autres -un Bulgare et un homme porteur de papiers hongrois- sont « presque certainement les chauffeurs » du camion.

Le camion de 7,5 tonnes immatriculé en Hongrie portait le logo d’une entreprise de volaille slovaque.

Les causes des décès pas encore établies

Jeudi, un employé de la société d’autoroute avait remarqué que de l’eau s’écoulait de manière anormale du véhoicule, stationné sur une aire de l’autoroute A4, à proximité du village de Parndorf. Alertée, la police locale était intervenue. En fait d’eau, il s’agissait du liquide lié à la décomposition des cadavres. Une odeur putride s’échappait du camion. Les cause du décès n’ont pu être pour l’heure établies. On évoque la thèse de l’asphyxie. Les migrants étaient apparemment morts depuis un certain temps.

Une conversation à glacer le sang entre des trafiquants de migrants du camion retrouvé en Autriche en Août 2015.

  • Metodi G :

Le chauffeur veut remplir le réservoir et leur donner de l’eau, mais il dit qu’il n’ose pas ouvrir les portes parce qu’ils s’échapperaient dans les champs.

  • Samsoor L :

Non, non, il ne faut pas qu’il ouvre les portes, si non, ils vont tous s’échapper !

  • Metodi G :

Oui je sais. Mais comment faire pour leur donner à boire ?

  • Samsoor L :

Il ne peut pas. Dis-lui de continuer à rouler. Et s’ils meurent, qu’il les décharge dans une forêt en Allemagne.

Les 71 migrants mourront asphyxiés « dans des conditions atroces », d’après l’autopsie. Lorsque ceux-ci commencent à étouffer et à crier le chauffeur du camion appelle ses complices :

  • Le chauffeur :

Ils n’arrêtent pas de crier. Tu n’as pas idée de ce qui se passe ici. Je crois qu’ils manquent d’air. La police risque de les entendre à la frontière… Je fais quoi ?

Le quotidien allemand Süddeutsche Zeitung vient de révéler ce récit des événements.

  • Metodi G :

Il dit que les femmes et les enfants pleurent.

  • Samsoor L :

Ils vont se faire foutre. Qu’il leur dise qu’il préfère les laisser mourir (plutôt que d’ouvrir les portes).

  • Metodi G :

Je lui ai dit (au conducteur) qu’il peut seulement remplir le réservoir et continuer.

  • Samsoor L :

Qu’il leur dise qu’il ne peut pas ouvrir les portes, même s’ils vont mourir.

La police a retrouvé leurs cadavres en décomposition, ils avaient tenté de faire des trous dans la tôle et d’arracher l’isolation en caoutchouc.

Les 12 complices son jugés et risquent la réclusion à perpétuité pour « Homicide aggravé par une cruauté particulière ».

Quand on exploite la misère, les perdants sont toujours les plus démunis.

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