Pollution à l’acide à Florange : menacé et insulté, le lanceur d’alerte regrette d’avoir parlé

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Arcelor Mittal a porté plainte contre X pour éclaircir cette affaire de pollution industrielle. ( AFP / JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN )

« Si je pouvais revenir en arrière, je ne l’aurais pas fait. » Le lanceur d’alerte est dépassé par les conséquences de son geste.

Il est désemparé. Menacé et insulté sur les réseaux sociaux, « grillé » dans la plupart des agences d’intérim de sa région, l’homme qui a assuré avoir été forcé de déverser de l’acide usagé dans la nature sur le site d’Arcelor Mittal à Florange regrette d’avoir parlé, rapporte Le Parisien mardi 11 juillet.

Employé d’une filiale de Suez Environnement, sous-traitant d’ArcelorMittal chargé de transporter l’acide servant à décaper l’acier jusqu’à un centre de recyclage, il avait déclaré en début de semaine dans la presse avoir été contraint de déverser cet acide directement dans un dépotoir présentant une perméabilité avec les cours d’eau de la région.

ENQUÊTE ET PLUSIEURS PLAINTES

Ses déclarations avaient entraîné l’ouverture d’une enquête préliminaire par le parquet de Thionville pour atteinte à l’environnement et plusieurs plaintes.

Aujourd’hui, le lanceur d’alerte n’a « jamais été aussi stressé de toute (sa) vie », même s’il assume son geste : « Je l’ai fait pour mes gosses. Je ne peux pas croire qu’une telle opération, tous les jours pendant trois mois n’ait aucune conséquence sur la santé ou l’environnement », explique-t-il au Parisien.

« JE NE SUIS PAS UN MENTEUR »

Désormais au chômage, le lanceur d’alerte assure qu’il est blacklisté par la plupart des agences d’intérim de la région. « Je ne sais faire que ça. Mon grand-père était routier, je suis routier depuis mes 18 ans… », confie-t-il. Il vit aujourd’hui avec 500 euros par mois et doit élever trois enfants, dont un en bas-âge.

« Je ne demande rien, j’attends juste une reconnaissance, celle d’avoir alerté la société, d’avoir fait quelque chose de bien. Je ne suis pas un menteur », martèle le lanceur d’alerte.

Insulté, menacé sur les réseaux sociaux, il avait mal anticipé les réactions à son geste. « Si je pouvais revenir en arrière, je ne l’aurais pas fait. Les conséquences sont trop dures à supporter. »

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