Économie : UBS, banque scélérate sauvée deux fois de la faillite

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UBS, une troisième faillite à l’horizon ?

Écoutons l’intervention de Reginald Maître lors d’une assemblée générale de la BNS (Banque Nationale Suisse) :

« L’UBS, deux fois sauvée de la faillite par la Banque Nationale Suisse ; cette banque scélérate condamnée maintes fois sur le plan international à des amandes énormes pour des fautes avérées et sauvée à deux reprises par la BNS et la confédération. Cette banque commerciale qui a bénéficié de l’intervention de la BNS pour lui éviter par deux fois la faillite, actuellement, cette banque gesticule avec la Deutsche Bank pour éviter probablement une troisième faillite et aujourd’hui, notre collectif demande en tant qu’actionnaires et citoyens : Mais laissez-les sombrer et préservez votre probité, votre travail pour la Suisse et non pas pour ces scélérats de banquiers !

Il y a près de dix ans, le 16 octobre 2008, la Confédération et la Banque nationale suisse (BNS) ont sauvé UBS, alors au bord du précipice en raison de ses investissements hasardeux dans les subprimes. Si le sauvetage a été longuement préparé, il a été une surprise et un choc pour le public. Et Berne est intervenu une seconde fois pour sauver la banque, alors en délicatesse avec le fisc américain.

A l’origine de ce tremblement de terre helvétique, une autre secousse sismique avait agité les marchés financiers mondiaux et contribué à fragiliser UBS: la faillite le 15 septembre de la prestigieuse banque d’affaires américaine Lehman Brothers.

Préparation de longue date

Le sauvetage de la banque aux trois clés – dont la direction se ventait encore début octobre d’avoir habilement navigué les écueils de la crise – a été loin d’être un bricolage de dernière minute. Les autorités suisses avaient en effet tiré les leçons de la faillite de la compagnie nationale Swissair en 2001 et commencé à élaborer dès l’année suivante des plans de sauvetage pour les grandes banques.

Après l’échec des mesures de recapitalisation menées tout au long de l’année 2008, UBS s’est trouvée acculée et a demandé l’aide de la Confédération. Celle-ci a élaboré un ambitieux plan de sauvetage, conjointement avec la BNS et la Commission fédérale des banques (CFB).

Les autorités helvétiques ont alors annoncé lors d’une conférence de presse historique recapitaliser UBS et la délester de ses actifs toxiques. La Confédération a injecté 6 milliards de francs sous forme d’un emprunt à conversion et le groupe a été autorisé à transférer jusqu’à 60 milliards de dollars de titres illiquides à Stabfund, la banque de défaisance gérée par la BNS.

Au final, la valeur totale des actifs transférés s’est élevée à 38,7 milliards. Pour UBS, l’exercice 2008 s’est soldé par une perte nette de 21,3 milliards de francs.

Un ex-salarié d’UBS passe à table

Mais le drame n’est pas pour autant clos, les Etats-Unis s’apprêtant à écrire le deuxième chapitre du séisme qui a secoué la place financière suisse, la fin du secret bancaire – inscrit dans la loi suisse et pierre angulaire de la gestion de fortune helvétique. Tout a commencé avec les révélations à la justice américaine d’un ex-conseiller clientèle d’UBS, Bradley Birkenfeld, accusé d’aide à la soustraction fiscale. L’ex-employé de la banque aux trois clés a livré de précieuses informations aux juges en échange de leur clémence.

Pour éviter qu’UBS ne se retrouve devant la justice américaine et perde sa licence bancaire, le Conseil fédéral a envoyé en juin 2008 une délégation à Washington. En février 2009, la première livraison de quelque 4450 données de clients américains ayant échappé au fisc sonne le glas du secret bancaire suisse. La banque a payé au total 780 millions de dollars aux autorités américaines pour clore l’enquête.

Depuis, le groupe a considérablement réduit la voilure, tant au niveau global que dans la banque d’affaires. Alors qu’en 2007, quelque 22’000 personnes sur un total de 84’000 travaillaient encore pour cette division, elles n’étaient plus que 5000 sur un ensemble de 61’000 dix ans plus tard. Le nombre de salariés de l’unité Corporate Center, qui est notamment chargée de faire appliquer la régulation, est par contre passé de 7000 à 25’000. (ats/nxp)

 

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