Congo : La guerre dans notre pays n’est tellement pas relayée par les médias internationaux et encore moins dans nos médias locaux que l’on finirait par croire que c’est une vue de l’esprit ou une fiction.

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Les pays du bassin du Congo doivent apprendre à panser les plaies d’un confit ayant fait plus de 3 millions de morts.

Le bassin du Congo est le centre d’un conflit méconnu et pourtant l’un des plus meurtriers de la planète depuis des décennies. Près de huit pays (Zimbabwe, République démocratique du Congo, Angola, Namibie, Tchad, Rwanda, Ouganda et Burundi) s’y sont affrontés entre 1998 et 2003. Ce qui en a fait la plus grande guerre entre Etats dans l’histoire de l’Afrique et lui a valu le surnom de « guerre mondiale africaine ». On aurait dénombré plus de 3 millions de victimes, essentiellement des civils massacrés ou morts de faim et de maladies.

Ce conflit a été déclenché notamment par les séquelles du génocide rwandais de 1995 et la lutte pour le contrôle des richesses minières de la région du Kivu en RDC. Cette dernière abrite des gisements de cobalt et surtout de coltan (80 % des réserves mondiales), un minerai dont est extrait le tantale, composant clef des téléphones portables, ordinateurs portables, consoles et caméras. Le coltan se vend actuellement à 35 dollars le kilo, mais le tantale à 400 dollars…

La méfiance persiste

Le conflit a opposé une trentaine de groupes rebelles alliés ou rivaux suivant les appartenances ethniques, les circonstances et les intérêts, soutenus par l’une ou l’autre des deux coalitions étatiques s’affrontant; l’Angola, la Namibie et le Zimbabwe se sont engagés militairement, quoique de manière épisodique, derrière l’armée congolaise appuyée par des milices rwandaises. En face, le Rwanda, qui avait porté au pouvoir le président congolais Laurent Kabila avant que ce dernier ne se retourne contre lui en raison de ses prétentions, était appuyé par l’Ouganda et le Burundi. Si la guerre est finie depuis un accord, sous parrainage de l’ONU, fin 2002 qui a abouti à un gouvernement de transition en RDC, les ex-belligérants doivent apprendre à tourner la page. Ce qui n’est pas aisé, comme l’a illustré une flambée de violences en 2007. La méfiance persiste toutefois entre le Rwanda, aux ambitions politiques et militaires inversement proportionnelles à sa taille (12 millions d’habitants), et le Congo, géant de la région (87 millions d’habitants) aux pieds d’argile.

C’est pourquoi le Fonds bleu, premier accord de coopération entre les douze pays de la région, pour la plupart parties prenantes du conflit, « constitue une étape encourageante », souligne sir David Richmond, ancien diplomate britannique et directeur de la Fondation Brazzaville. Cette dernière promeut des projets de développement qui s’apparentent parfois à de la diplomatie informelle pour faire baisser les tensions locales. Si la valorisation en commun (hydroélectricité, irrigation, drainage) du fleuve peut effectivement constituer un antidote aux tensions, les pays du bassin font toutefois assez peu de commerce entre eux, étant peu complémentaires.

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