Syrie : Quand la beauté d’un gosse nous dévoile l’enfer sur terre
Il s’appelle Abd Katbeh, nous sommes amis sur Facebook mais je ne l’ai jamais rencontré, ce que je regrette d’ailleurs.
Il vit dans un pays en guerre, la Syrie. Il a des ambitions tout comme les ados de son âge. Il est joyeux, heureux tous comme les ados de son âge et ne demande qu’à vivre tout comme les ados de son âge.
Ce petit pote, je ne l’ai jamais rencontré mais son enthousiasme et sa volonté malgré les circonstances font de lui un guerrier, un de ces chevaliers solitaires qui brandissent haut et fort la flamme de la vie, ce que j’admire par dessus tout.
Cela n’a absolument rien à voir avec l’actualité qui nous ressasse inlassablement les mots « Djihad » ou « Terrorisme » mais simplement de l’amour à donner et donner encore.
Ce petit gars est magnifique et il n’a dans l’âme que de la pureté. Ses yeux ne le trahissent d’ailleurs pas. C’est un gosse comme tous les autres ; quoi de plus simple et quoi de plus beau ?
Quand La beauté d’un enfant se dévoile au grand jour, tous les tabous tombent et bas les masques.
Merci à Abd Katbeh et Pierre le Corf.
De l’amour, comme si il en pleuvait.
Stéphane Guibert / Finalscape
Voici son témoignage :
« Je m’appelle Abed, je vis à Alep et j’ai 16 ans. Je pense que ce qui me rend le plus heureux ce sont mes amis. Avec la guerre beaucoup d’entre eux ont voyagé, particulièrement deux amis très proches partis l’un aux Emirats et l’autre au Kuwait.
C’est difficile de décrire ce que signifie la guerre pour moi mais je me souviens de beaucoup de moments, comme par exemple un jour nous étions assis chez nous dans le « nouvel Alep » du côté de Rashdeen quand tout d’un coup une roquette est tombée devant, nous n’avons pas été blessés heureusement. Quand on s’est échappé de notre maison c’était vraiment horrible, il y avait des corps partout dans la rue, au moins une quinzaine … et le sang qui coulait partout dans les rues.
Il y a quand même beaucoup de souvenirs difficiles, par exemple quand « L’armée libre » a pris position dans mon quartier, ils ont installé des snipers dans une tour voisine … il y a un homme qui marchait dans la rue à ce moment-là, il ne savait pas qu’ils étaient là … ils lui ont tiré dans la jambe et il est tombé par terre … ils ont continué à lui tirer dessus dans des parties du corps qui n’étaient pas vitales … c’était de la torture. Des amis à lui où des gens je ne sais pas lui ont jeté une corde à couvert et ils ont commencé à la tirer, … à ce moment-là les terroristes lui ont tiré une balle dans la tête.
La plupart de ma famille est restée mais mon oncle était mort sur la route en Turquie en essayant d’échapper à la guerre ici.
J’essaye d’oublier les mauvais moments et de devenir une meilleure personne, la guerre m’a appris à ne pas rester à me lamenter sur moi-même, le passé, … mais de toujours avancer et essayer de devenir plus fort chaque jour. J’ai quelques personnes qui m’inspirent au quotidien mais surtout mon grand frère qui me conseille et me soutient vraiment au quotidien, il a un rôle important dans ma vie.
Pour le futur j’espère simplement que nous pouvions vivre une belle vie et surtout une vie en paix, je crois que nous sommes tous frères et soeurs et que pour ça nous devrions nous soutenir les uns les autres. La paix c’est ce qui compte le plus maintenant. » We are superheroes
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«My name’s Abd, I’m 16 and I liv in Aleppo. I think what makes me the happiest are my friends. With the war many of them traveled, especially two very close friends, one to the Emirates and the other to Kuwait. Most of my family stayed but my uncle had died on the road in Turkey trying to escape the war here.
It’s hard to describe what the war means to me, but I remember a lot of moments, for example one day we were sitting at home in the new Aleppo in Rashdeen’s side when all of a sudden a rocket fell in front, happily we didn’t get injured.
When we escaped from our house it was really horrible, there were bodies all over the street, at least fifteen … and the blood flowing all over the streets. There are still a lot of difficult memories, for example when “The Free Army” took up a position in my neighborhood, they installed snipers in a nearby tower … there is a man who was walking in the street at that time. He did not know that they were there … they shot him in the leg and he fell to the ground … they continued to shoot him in non-vital parts of his body … it was real torture. Friends of his own or maybe just people, I don’t know, threw him a rope and started to pull it … at that moment the terrorists shot him in the head.
I try to forget the bad times and especially to become a better person, the war taught me not to moan about myself, the past, but to always go forward and try to become stronger every day . I have a few people who inspire me everyday but especially my big brother who advises me and really supports me on a daily basis, he has an important role in my life.
For the future I just hope that we can live a good life and especially a life in peace, I believe we are all brothers and sisters and for that we should support each other. Peace is what matters the most now. » We are superheroes
Syrie & Pierre le Corf : Dans la guerre mais le sourire aux lèvres
Ces héros que l’histoire présente ne voit pas…
De moi mon cher Pierre tu auras toujours une oreille prête à t’écouter et un œil attentif. Je marche derrière tes pas et tu n’as pas idée à quel point je souhaiterais être à tes côtés pour te soutenir. Surtout ne lâche rien. Ton investissement personnel fait de toi toute ta beauté. Courage.
Stéphane Guibert / Finalscape
Message copié collé de Pierre le Corf tel quel.
Avec ma petite princesse chérie Ghassoun, son papa avait été abattu d’une balle dans la tête par le sniper qui est toujours au bout de la rue à 300 mètres de là. Il pleut, il fait froid. Son grand père nous brûle du carton dans un seau pour rester au chaud. Ça tape dur et malgré tout on a la trouille ici, on est pas loin des terroristes … les combats sont vraiment violents et on reçoit pas mal d’obus sur la ville, beaucoup de gens blessés et tués ces derniers jours… la pression est dans l’air même, je ne saurais pas l’expliquer avec des mots, difficile de respirer …on garde le sourire.
Si je pouvais te serrer dans mes bras et te dire « Je t’aime » crois bien que je le ferais sans aucune hésitation.
Mon petit bout de chou, reste avec nous !
Je ne l’accepte plus ! TROP C’EST TROP ! Bandes de Criminels !
Votre fric, votre pognon, vous me faites gerber !
Je ne cautionne plus les mensonges et la duperie !
Allez donc brûler en enfer, vermines, esclavagistes, bourreaux, vous méritez le pire du pire et le pire sera encore trop doux pour le prix à payer. Vos crimes sont les pires ignominies perpétrées ici bas et vous devrez payer pour cela …
Allez …! Et grillez en enfer !
Stéphane Guibert / Finalscape
Ce que l’on apporte en vrai est invisible mais parfois se reflète sur leurs lèvres et au fond de leurs yeux.
Témoignages d’enfants de l’Est d’Alep avec sous titres en Français. Les enfants sont les premiers à venir raconter ce qu’ils ont vécu, ça prend du temps et du data à préparer publier etc. mais je vais faire au mieux pour continuer transmettre un maximum de témoignages bruts de gens qui se sont échappés de l’Est, non … pas de musique triste ni de super montage, ce n’est pas très bien filmé mais ce sont les témoignages de vraies familles, enfants à qui on ne demande rien sinon de nous raconter leur histoire (m’enfin certains diront qu’une Kalashnikov est probablement braquée sur eux pendant qu’ils parlent).
Pour eux hors caméra la relation avec le siège est très différente de ce que les gens disent, puisqu’ils se sentaient otages, enfermés à l’Est avec l’impossibilité de s’en aller, une éducation au djihad, la mort si on s’échappe ou si on refuse de suivre les règles imposées, très peu de nourriture distribuée et le reste vendu à des prix qui dépassent l’entendement que très peu de gens pouvaient s’octroyer sinon en prenant les armes ou en vendant sa chair. Le monde va devoir prendre ses responsabilités, les groupes terroristes cités par les enfants sont tous enregistrés comme terroristes en France et aux USA entre autres, alors pourquoi s’offre-t-on le luxe de les appeler rebelles ici au nom d’une fausse démocratie alors qu’eux-mêmes le disent, ces hommes, en majorité non Syriens, n’ont rien apporté d’autre que la mort. Faites vous votre opinion petit à petit.
Petits poussins…
Putain de guerre de M !!!!
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Testimonies of children of East Aleppo with subtitles in French and translation in English. Children are the first to come and tell what they have experienced, it takes time and data to prepare to publish etc. but I will do the best to continue transmitting as many raw testimonials of people who have escaped from the East, no … no sad music or super montage, it is not very well filmed but these are the testimonies of true families, children who are asked nothing but tell us their story (at least some will say that a Kalashnikov is probably pointing at them as they speak).
For them, off camera the relationship with the « siege » is very different from what people say, since they felt hostage, locked up in the East with the impossibility of going away, an education to jihad, death if one escapes, or refuses to follow the rules imposed trough sharia, very few food distributed, and the rest sold at prices that exceed the understanding that very few people could afford (except by taking a weapon with them or selling their flesh.) The world will have to assume its responsibilities, the terrorist groups cited by the children are all registered as terrorists in France and the USA among others, so why are we calling them rebel here on behalf of a false Democracy, as the children says, these men, mostly non-Syrians, brought nothing but death.
Syrie et Pierre le Corf : Un amour sans fin pour les autres
Pierre le Corf est l’ami de tous les amis. Admirable dans sa simplicité et exemplaire dans l’amour qu’il porte aux autres.
Mes larmes coulent mais ce sont des larmes de joie et d’abondance. Dans ce tumulte qu’est la guerre, des âmes sensibles se mobilisent sans discrimination et sans préjugé.
Je me fonds sans réserve dans l’amour apporté aux autres et je me joins sans condition à l’amour de mon prochain.
Merci Pierre pour cette preuve d’amour désintéressé.
Au milieu de cet espèce de combat que mène chacun pour rester dans le moule, règnent les invisibles, une sorte de royaume des ombres avec différents nivellements, là où sont tous ceux que la vie frappe trop fort, tous ceux qui ne s’adaptent pas, tous ceux qui sont « différents », … que ce soit Paris ou Alep c’est ça notre peste moderne, une forme d’ignorance enrobée de peur qui mène simplement à l’indifférence voire pire. Chacune de ces personnes brille, chacun en fait … mais on ne regarde souvent pas dans la bonne direction …
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