C’est l’altération progressive des roches sous l’effet du soleil, de la pluie, du vent, des animaux et des plantes qui crée le sol sous nos pieds ; et cette altération, elle demande du temps. Il faudrait 500 ans pour créer 5 cm. de sol.

Le sol contient de l’eau, de l’air, des minéraux mais c’est aussi une incroyable réserve de biodiversité. Sur un hectare de sol, on recense entre 1 et 5 tonnes de verres de terre et autres petits animaux, sans compter ce que l’on ne voit pas à l’œil nu. Un gramme de terre contient près d’un milliard de bactéries appartenant à plusieurs centaines de milliers d’espèces différentes. Dans ce même gramme de terre, on trouve aussi plus d’un million de champignons de plusieurs milliers d’espèces et pour faire simple, dans une cuillère à soupe de terre, il y a plus d’êtres vivants que d’êtres humains sur la planète et ce patrimoine vivant inestimable est encore très peu connu.

C’est grâce à cette biodiversité que nos sols sont si fertiles et qu’ils nous rendent des services inestimables : en premier lieu, ils nous permettent de nous nourrir, ils filtrent notre eau, ils nous procurent des matériaux de construction, de l’énergie via la biomasse que l’on utilise pour se chauffer, des matières premières comme le sable ou encore des vêtements.

Pourtant, tout ce patrimoine extraordinaire qu’est le sol est aujourd’hui menacé et l’homme en détient la responsabilité exclusive.

Toutes les richesses qui se trouvent dans le sol sont habituellement protégées par les forêts et les plantes qui poussent dessus mais chaque année, 13 millions d’hectares de forêts sont défrichées dans le monde et avec nos pratiques agricoles qui ont pour seul objectif  le rendement, on tue nos sols à petit feu. En laissant les champs sans protection après récolte, on accélère leur érosion. Chaque année, 24 milliards de tonnes de sols fertiles sont emportés par les pluies et le vent dans le monde. Cela fait 3,4 tonnes de sol en moins par habitant.

Stéphane Guibert / Finalscape / VK