Polyter Les maitres de eau
Philippe Ouaki Di Giorno : « Il est important de savoir que, quand vous apportez 1 l d’eau dans un sol argilo-humique, 80 % est perdue et 20 % seulement est disponible pour le végétal. Dans un sol sablonneux, c’est jusqu’à 96 % de perdus. Il ne reste donc que 4 % de disponible. Il faut donc des quantités énormes d’eau pour avoir un résultat. Quand on sait que pour faire 1 kg de maïs, on a besoin de 700 à 1000 l d’eau dont 80 % est perdu, c’est du gâchis. »
Capter l’eau avant qu’elle ne s’enfonce dans le sol, la maintenir à la surface pour qu’elle soit utilisée par la plante, voilà l’objectif du produit mis au point par Philippe Ouaki Di Giorno. Un produit qu’il a baptisé Polyter. De minuscules granulés ressemblant à de fins cristaux verts pâles. Pour leur inventeur, chaque pincée est un véritable trésor.
Philippe Ouaki : « Polyter est un hydrorétenteur activateur fertilisant organique qui a la particularité d’avoir ses éléments nutritifs à l’intérieur et une rétention d’eau très puissante. À partir d’un grain sec, on peut développer 300 à 500 fois son volume initial selon le pH de nous apportée. »
Chaque grain de Polyter se comporte comme une éponge hyper puissante capable d’emmagasiner d’énormes quantités d’eau, puis de la restituer progressivement en fonction des besoins de la plante. 100 g de Polyter peuvent absorber jusqu’à 20 l d’eau qui devient alors solide. Composés d’un matériau écologique et biodégradable, les granulés renferment également des éléments nutritifs, des engrais naturels qui favorisent la croissance des végétaux. Une seule pensée de Polyter fait office de garde-manger végétal.
Philippe Ouaki : « ça réagit exactement comme un réservoir d’eau et d’éléments nutritifs qui permettent à la plante d’avoir son stock à disposition, greffé avec elle. Ce n’est pas parallèle, c’est ça l’invention en partie. C’est de l’eau sèche, de l’eau qui va être stockée réellement au plus près du végétal »
Son invention est aujourd’hui utilisée dans de nombreux pays. Des jardins parisiens aux golfs des émirats arabes unis, des balcons japonais aux serres provençales, il permet aux cultivateurs de réduire de moitié leurs consommations d’eau et leurs apports de fertilisants. En France, la ville de Dax a été la première à utiliser le produit pour toutes ses plantations.
Marc LASCARY, responsable du service parcs et jardins de Dax : « On voit bien le Polyter fixé sur les radicelles, et en plus on voit que c’est oxygéné, c’est-à-dire qu’il y a de l’espace entre les radicelles, donc une meilleure activité microbienne, une meilleure oxygénation ». « Au lieu d’arroser pendant une demi-heure tous les 2 jours, on arrose maintenant que 3 minutes 1 fois par semaine »
Philippe Ouaki a un autre objectif encore plus ambitieux : faire pousser des plantes là où tout le monde prétend que c’est impossible. Pour lui, grâce à son invention, les régions les plus arides pourraient se teinter de vert.
Philippe Ouaki : « Dans les zones désertiques, le Polyter va être optimisé au niveau de ses quantités. Plus on affine le mode d’apport en eau, plus on économise d’eau. Ce n’est pas une histoire de 5% ou 10% d’eau. On parle ici de 80 % d’eau avec des systèmes de goutte-à-goutte associés à Polyter. En plus, Polyter permet aux systèmes racinaires de s’activer en profondeur. « Les racines qui nodulent avec Polyter vont très vite en profondeur. »
Pour des campagnes de productions forestières, pour combattre la désertification, c’est vraiment l’arme fatale si je puis dire »
En Nouvelle-Calédonie, l’exploitation du nickel dans des mines à ciel ouvert a mis à nu le flanc des montagnes. Les exploitants des mines les ont laissées telles quelles en partant. Ensuite, avec la pluie et les feux, toute la terre est partie à la rivière puis à la mer »
Les sols, désertés par la végétation, ne peuvent plus absorber fortes pluies, fréquentes dans la région pendant la moitié de l’année. Dès qu’il pleut, l’eau dévale les pentes à toute vitesse et charrie jusqu’à l’océan de la terre chargée on reste de nickel. Ce ruissellement ravage les sols et pollue dangereusement les eaux du lagon. Depuis 4 ans, elle utilise de Polyter pour replanter des arbres sur ces pentes dévastées. Les racines des jeunes pousses se développent alors en profondeur. Résultat, le sol devient plus stable et l’eau est absorbée par les racines au lieu de dévaler les pentes.
Des pentes érodées de Nouvelle-Calédonie aux vergers d’Égypte, des jardins du roi du Maroc aux villages désertiques du Sahel, le Polyter se développe dans toutes les régions arides du monde.
Au Burkina Faso, dans la zone de Zogoré, 13 villages ont été reforestés avec 50 000 arbres qui ont maintenant plus de 5 m de hauteur dans une zone où on disait que c’était impossible. Dans un village du Sénégal, avec la même quantité de graines de tomates et d’eau, on faisait 400 kg de vilaines tomates. Avec Polyter, ils produisent maintenant en moyenne 2 Tonnes de belles tomates. On a créé de la richesse. »
Stéphane Guibert FaceBook / Stéphane Guibert VK