Palestine : Calme fragile à Gaza après la pire confrontation armée depuis 2014

Un immeuble soupçonné par Israël d’être utilisé par le Hamas à des fins militaires a été pris pour cible samedi 14 juillet 2018. Cette attaque a tué 2 adolescents et blessé une dizaine de personnes.

Une quarantaine d’autres cibles ont été touchées dans la bande de Gaza dont 2 tunnels ainsi qu’un quartier général du mouvement islamiste dans le nord de l’enclave.

Pour Israël, il s’agit de la plus importante série de raids aériens dans cette zone depuis 4 ans.

Selon le premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, il a été décidé d’une action forte contre le terrorisme du Hamas qui a été frappé avec le coup le plus dur depuis l’opération « bordure protectrice » et la force de ces attaques sera renforcée si nécessaire.

Samedi, près de 200 tirs de roquettes et de mortiers ont été dirigés vers Israël blessant 3 personnes dans le sud du pays. Toutes ces frappes font suite à des affrontements ce vendredi à la frontière, ils ont fait 2 morts et plus de 200 blessés palestiniens, et côté israélien, un soldat a été blessé.

Source : Radio Télévision Suisse

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Vibrant hommage à toutes les victimes de la guerre à Gaza, en Palestine et dans tous les pays opprimés

Parmi les 2 martyrs d’hier a Gaza, le petit Yasser, de Kan Younes….


De quel ventre est sorti l’être qui à exécuté l’ordre d’assassiner cet enfant de 13 ans ?
Ce petit a vécu 3 guerres, il est resté pratiquement toute sa vie sous blocus, il a été déplacé 3 fois avec sa famille lorsque leur maison à été bombardée et avait déjà perdu deux de ses oncles et son père ….


Hier son petit crane a été explosé par la balle d’un sniper terroriste israélien.

Paix à son âme.

Une forte pensée a ces enfants qui n’ont jamais connu la liberté et à ceux qui sont morts pour l’obtenir.

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Paris, la préfecture empêché la flottille pour Gaza d’accoster

Deux bateaux ont été escortés par la police, interdits par la préfecture de Paris d’amarrer sur la Seine.

Les deux navires font partie d’une flottille qui veut briser le blocus imposé par Israël à la bande de Gaza depuis 11 ans.

En tout, ce sont 4 bateaux qui sont partis de Suède parcourant différents ports d’Europe en empruntant les voies maritimes et fluviales avant de se retrouver en mer Méditerranée et de finir leur périple au large de la bande de Gaza.

A Paris, de nombreuses personnes sont venues accueillir les militant(e)s.

L’organisation « Flotilla Coalition » tente de briser le blocus avec à bord de ses bateaux, des activistes du monde entier. Une initiative née après la tentative du « Mavi Marmara » de briser le blocus en 2010 et qui avait fini dans le sang. L’armée israélienne avait tué 10 activistes qui se trouvaient dans un navire turc alors qu’il tentait de délivrer de l’aide humanitaire aux habitants de Gaza.

G.S

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Palestine : Raoul Hedebouw, Député Belge clash Israël et dénonce « l’hypocrisie de la communauté internationale « 

Raoul Hedebouw, Député Belge clash Israël et dénonce « l’hypocrisie de la communauté internationale « 

Le député Belge Raoul Hedebouw s’en prend à l’ambassadrice israélienne Simona Frankel sur les propos qu’elle a tenu lors de son passage à la radio, quand elle déclarait que les 55 victimes et innombrables blessés du carnage perpétré par l’armée israélienne le lundi 14 mai à Gaza, étaient des terroristes. Il reproche au premier ministre, Charles Michel que bien que de l’avoir convoquée, cela ne suffisait pas car pour avoir tenu de tels propos, elle devrait être expulsée du pays.

Il dénonce également l’hypocrisie de la communauté internationale en déclarant que n’importe quel pays au monde qui aurait fait le quart de la moitié de ce qu’a fait Israël, aurait été sanctionné par un embargo immédiat. En revanche, lorsqu’il s’agit d’Israël, tout le monde se tait.

Stéphane Guibert / Finalscape /Tous pour la vérité / VK / MondiAspora

/ Tous pour la vérité

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Humour : Mauvaises langues, le Monopoly palestinien

Comme leur nom l’indique, ce sont de mauvaises langues ; une équipe de joyeux lurons qui se produit sur la RTS tous les samedis soirs dans l’émission qui porte leur nom.

Un extrait du dernier numéro qui s’attarde sur la dramatique journée du lundi 14 mai dans la bande de Gaza, se soldant sur la mort de 55 palestiniens et des centaines de blessés, toujours du côté palestinien.

C’est avec un humour ironique et grinçant que la jeune équipe nous relate les événements en rediffusant en fin de sketch une vidéo qu’ils avaient tourné il y a 4 ans et qui malheureusement est toujours d’actualité aujourd’hui : « Le Monopoly palestinien »

Stéphane Guibert / Finalscape / VK / MondiAspora

Source des vidéos : Radio Télévision Suisse

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Après le carnage survenu dans la bande de Gaza, Simona Frankel, ambassadrice d’Israël en Belgique déclare que les victimes étaient des terroristes

Après le carnage survenu dans la bande de Gaza, lundi 14 mai 2018, Simona Frankel, ambassadrice d’Israël en Belgique déclare que les 55 victimes abattues par l’armée israélienne étaient des terroristes.

Au lendemain de la manifestation qui a fait 55 morts à Gaza, Simona Frankel ne mâche pas ses mots: tous les palestiniens abattus par balle étaient des terroristes, y compris les 8 enfants. Ces décès font de cette journée la plus meurtrière du conflit israélo-palestinien depuis la guerre de 2014 dans l’enclave.

L’intégral de la vidéo en fin d’article (Crédit vidéo : RTBF)

« Je regrette la mort pour tout être humain, même pour 55 terroristes qui ont tenté de passer la frontière« .  Même les 8 enfants et les bébés, demande Thomas Gadisseux au micro de Matin première? Pour la diplomate israélienne, c’est le groupe terroriste Hamas qui a pris en otage la population et est responsable de ces morts. « Ils ont décidé de sacrifier leurs frères et sœurs, les hommes, femmes et enfant  dans une guerre médiatique. Nous voulons simplement  protéger nos citoyens. Nous préférons avoir des critiques que des condoléances ».

Le fait que le mouvement de manifestation soit nié il y a plusieurs semaines, créé par un groupe citoyen pacifique, n’est pas un argument que peut accepter Simona Frankel: ce mouvement a été instrumentalisé par le Hamas, « ce groupe terroriste qui ne fait que du mal« .  Et le cri des manifestants « Mieux vaux mourir devant les murs de la prison que mourir à petit feu » n’est, pour elle, qu’un slogan: « Ce qu’il font c’est mettre le feu sur eux-même. Ils envoient les enfants devant la barrière qui séparent Israël de la bande de Gaza. »

En réaction à la déclaration du ministre des Affaires étrangères Didier Reynders qui a condamné l’usage disproportionné de la force, Simona Frankel s’insurge: « Je ne comprends pas le mot disproportionné. Faut-il des morts israéliens pour que ce soit proportionnel?

Tôt ce mardi matin, le vice-Premier ministre Open Vld, Alexander De Croo avait aussi condamné « à titre personnel », des actes qualifiés d’excessifs et disproportionnés.  Le chef de l’ONU  s’est également dit « particulièrement inquiet » de la situation à Gaza.

Jérusalem: « notre capitale depuis 3000 ans »

Ouvrir l’ambassade américaine le jour du 70ème anniversaire de l’Etat israélien a-t-il pu jeter de l’huile sur le feu dans la bande de Gaza? Pour l’ambassadrice, la question ne se pose pas: « Jerusalem est notre capitale depuis 3000 ans, ce n’est pas nouveau. Le fait que la communauté internationale ne veuille pas le reconnaître est regrettable, mais chaque pays décide quelle ville sera sa capitale. Et je veux saluer le président Donald Trump qui la reconnaît en y installant son ambassade. J’espère que son exemple sera suivi.  »

Peut-on encore parler de paix?

Peut-on encore penser à une paix future après la mort de 55 personnes? Pour l’ambassadrice d’Israël en Belgique, Il faut se souvenir que « pendant 70 an, on n’a pas eu un jour de paix. Nous avons quitté la bande de Gaza en 2005, et le ministre Sharon a retiré les implantations dans la bande de Gaza. » Mais pour elle, il n’existe qu’une alternative: « il faut libérer les otages du groupe terroriste du Hamas. »

De nouveaux médiateurs? pas vraiment nécessaires

Le processus de paix qui semblait déjà moribond est désormais aux abonnés absents. Le président de la Palestine, Mahmoud Abbas, estime que les USA ne sont plus un médiateur au Moyen-Orient. Mais alors qui les remplacera? L’Europe? Une perspective qui ne semble pas enthousiasmer l’ambassadrice:  » Il ne faut pas de médiateur, il faut un dialogue direct. Quand on veut faire la paix on se parle directement« . Pour ensuite ajouter: «  Quiconque peut contribuer à la paix est le bienvenu, l’Europe ou quelqu’un d’autre  »

L’iran: l’axe du mal

Le retrait de Donald Trump de l’accord iranien sur le nucléaire est une bonne chose pour Israël : « Ce qui sème le trouble, c’est l’axe du mal  qui est dirigé par l’Iran. On voit les empreintes de l’Iran au Liban, en Syrie et dans la Bande de Gaza. L’iran veut mettre le mal dans toute la région. Il faut améliorer l’accord entre l’Iran et les autres parties. Il y a une ligne rouge: le gouvernement d’Israël va défendre ses frontières. »

 » Des livres scolaires belges antisémites « 

Pour l’invitée de Matin Première, les tensions qui existent en Europe ne sont pas la conséquence de la politique au Moyen-Orient. « L’Europe doit regarder comment l’antisémitisme se développe. Dire qu’Israël et les juifs sont coupables de tout le mal du monde, c’est la base de l’antisémitisme. »

Un antisémitisme qui serait illustré, selon Simona Frankel, par un livre scolaire utilisé dans l’enseignement flamand et contenant des caricatures de juifs. Ces caricatures seraient utilisées dans un texte qui aborde le conflit de l’eau au Moyen-Orient.

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Palestine : Norman Finkelstein sur l’assaut meurtrier d’Israël contre les manifestants non-violents à Gaza

Armée israélienne. Image Flickr

Interview de Norman Finkelstein par The Real News, le 11 mai 2018.

Norman Finkelstein affirme que les forces israéliennes ont mené une agression meurtrière contre des manifestants non-violents de la Grande Marche du Retour de Gaza parce que la protestation non-violente menace non pas Israël, mais son occupation.

Transcription française :

Aaron Maté : Vous êtes sur The Real News, je suis Aaron Maté. Le 15 mai 2018 sera le point culminant de la Grande Marche du Retour, dans laquelle depuis maintenant plusieurs semaines, les Palestiniens ont manifesté près de la frontière de Gaza, revendiquant leurs droits fondamentaux, la fin du blocus israélien et le droit de retourner dans leurs maisons desquelles ils ont été expulsés en 1948. Chaque semaine, Israël a ouvert le feu sur ces manifestants, tuant au moins 40 Palestiniens et en blessant des milliers d’autres.

Interview :

Je reçois Norman Finkelstein pour en parler. Il est l’auteur de nombreux livres, dont le dernier est intitulé Gaza, une enquête sur son martyre. Norman, bienvenue.

Norman Finkelstein : Merci de me recevoir.

Aaron Maté : Merci d’être avec nous. Parlez-nous donc des enjeux de la phase finale de la Grande Marche du Retour.

Norman Finkelstein : Je pense que le plus important est de replacer la marche dans son contexte historique.

Il y aura 70 ans ce 15 mai, a commencé l’expulsion des Palestiniens de ce qui est devenu l’Etat d’Israël. Donc le début du processus qui culminera cette semaine a été la création de la question des réfugiés Palestiniens. Et 70% de la population de Gaza sont des réfugiés et leurs descendants, qui sont aussi classifiés comme des réfugiés par les Nations Unies.

Le début du processus est donc l’expulsion, et il y a un demi-siècle, Gaza a été occupée par Israël. Et ce fut depuis le tout début une occupation très brutale. Les pires massacres furent alors supervisés par Ariel Sharon. Donc vous avez l’expulsion, à laquelle vient s’ajouter l’occupation.

Puis, en 2006, a commencé le siège de Gaza, le blocus, après que le Hamas a gagné les élections parlementaires : Israël, aidé des Etats-Unis et de l’Europe, a imposé un siège de type médiéval, le blocus de Gaza, le siège illégal, immoral et inhumain de Gaza.

Donc vous avez l’expulsion, l’occupation et le blocus, et en plus de tout cela, vous avez ces massacres périodiques infligés à Gaza. Depuis 2004, il y a eu non pas un, non pas deux, non pas trois, non pas quatre, non pas cinq, non pas six, non pas sept mais bien huit, huit massacres infligés au peuple de Gaza.

Maintenant, quand je parle du peuple de Gaza, vous devez bien avoir à l’esprit que plus de la moitié de la population sont des enfants. Ils ont moins de 18 ans. Donc lorsqu’on parle d’un blocus inhumain, de massacres, ils sont surtout infligés à des enfants.

Et vous pouvez imaginer — ce n’est pas très difficile à concevoir — que lorsque vous avez ce processus d’expulsion, d’occupation, de blocus et de massacres, à un certain moment, l’endroit devient invivable. Et je ne veux pas dire invivable dans un sens qui serait d’ordre poétique, mais bien physiquement invivable.

L’ONU est surtout composé de bureaucrates, des bureaucrates très austères, et ils ont rédigé des rapports assez compétents. Et début 2012, ils posaient une question très réaliste : Gaza sera-t-elle habitable en 2020 ? Encore une fois, physiquement, biologiquement, médicalement, sera-t-elle vivable ? Cela a commencé avec cette question.

Puis en 2015, l’UNCTAD, une agence de l’ONU, a publié un rapport qui ne la présentait plus comme une question. Ce rapport affirmait que dans la trajectoire actuelle, Gaza serait invivable en 2020.

Puis en 2017, l’ONU s’est rendu compte qu’ils avaient été trop confiants, trop optimistes. Ils ont dit que Gaza avait déjà franchi le seuil d’invivabilité il y a longtemps.

Eh bien, qu’est-ce que ça signifie, concrètement ? Cela signifie par exemple que 97% de l’eau de Gaza est contaminée. Chaque Américain devrait comprendre cela. Nous avons eu notre propre tollé national pour l’eau à Flint [Michigan], lorsque l’état de contamination de l’eau a été découvert. Mais on parle ici de toute une région, Gaza, dont l’eau est contaminée.

Comme l’a dit Sara Roy, du Centre d’Harvard pour les Etudes sur le Moyen-Orient, dans la dernière édition de son travail standard sur l’économie de Gaza, question sur laquelle Roy est l’autorité mondiale, elle dit que des innocents, en majorité des enfants, sont empoisonnés par l’eau qu’ils boivent et par la nourriture qu’ils consomment, parce que le sol est également contaminé.

Nous avons donc une situation où les gens sont maintenant confrontés par le fait qu’ils sont… et cela entraine… Je n’aime pas recourir à des comparaisons, car on arrive à cette comparaison des souffrances, et personne ne veut aller dans cette direction. Mais il y a des aspects de Gaza qui sont absolument uniques.

Et l’un de ces aspects est que, comme l’UNRWA — la principale organisation humanitaire travaillant avec des réfugiés Palestiniens — l’a dit, partout ailleurs dans le monde, s’il y a une catastrophe naturelle, comme par exemple une sécheresse, ou une catastrophe causée par les hommes, comme la guerre en Syrie, ils ont dit que ce n’est pas une super option mais les gens peuvent fuir.

Ils peuvent partir, ils peuvent déménager. Je serais le dernier à dire que c’est une bonne alternative, devenir un réfugié, et souvent finir dans une tente, dans la boue. Mais les habitants de Gaza n’ont même pas cette option, dit l’UNRWA. Ils sont piégés.

Maintenant, il faut se poser une question très simple : quel mot utiliseriez-vous pour décrire une situation dans laquelle 2 millions de personnes sont piégés dans une zone qui est physiquement invivable ? [Un camp de concentration]. Ce n’est pas mon langage, c’est le langage de l’ONU.

Ils sont physiquement piégés dans une zone qui est invivable et dans laquelle, pour citer Sara Roy, vous êtes empoisonné. Donc face à cette réalité, le peuple de Gaza n’a pas vu d’autre option, car le recours à la résistance armée, qui a été tenté plusieurs fois, s’est avéré futile, ils ont été incapables de faire céder Israël, donc ils ont vu cela comme un dernier recours.

Et le peuple de Gaza a entrepris, vraiment en masse, de manière populaire, non-sectaire, d’essayer de briser le siège en recourant à la résistance civile non-violente.

Aaron Maté : Donc les habitants de Gaza ont fait ce que de nombreuses personnes dans le monde ont affirmé vouloir qu’ils fassent depuis des années, à savoir des manifestations non-violentes. Ils ont manifesté toutes les semaines, les enfants, les femmes, les résidents ordinaires de Gaza. Quelle a été la réponse d’Israël ?

Norman Finkelstein : Eh bien, la réponse israélienne a été, pour citer Amnesty International dans un rapport récent publié sur la situation de Gaza, ils ont dit, et je les cite, qu’Israël conduit un « assaut meurtrier contre des manifestants non-violents » à Gaza.

C’était très inhabituel pour Amnesty, j’ai suivi Amnesty de très près pendant plusieurs années, et ils n’ont jamais utilisé une expression comme « assaut meurtrier ».

Et même Natalie Portman, c’est très inhabituel, l’actrice Natalie Portman, qui était l’assistante d’Alan Dershowitz [le BHL américain] pour son livre The Case for Israel[Plaidoyer pour Israël]. Donc elle était vraiment à la droite de la droite du spectre politique. Et elle a décrit ce que fait Israël à Gaza comme des « atrocités commises à Gaza ».

Donc le langage lui-même a dépassé un certain seuil, d’un langage assez respectable comme recours « disproportionné » ou « indiscriminé » à la force, et maintenant le langage est enfin [adapté] — ça a pris du temps —, et il s’élève à cette occasion au niveau de la brutalité de la réponse israélienne.

La question intéressante, ou une question intéressante est Pourquoi ? En partie, évidemment, parce qu’Israël lâche la bride à son assaut meurtrier contre des manifestants très massivement non-violents, pour essayer d’y mettre fin. Mais il y a un autre aspect.

L’autre aspect est, comme l’un des plus hauts responsables l’a dit dans Wikileaks, il a dit qu’on n’est pas trop forts pour les Gandhi. Ce qu’il voulait dire, c’est qu’ils ont toujours un très gros problème avec les Palestiniens engagés dans la résistance non-violente, car quand Israël recourt à sa force brutale habituelle, cela fait tache dans les médias internationaux.

Et c’est pourquoi ils essaient constamment de provoquer les habitants de Gaza pour les forcer à recourir à la force armée. C’est pour cela qu’ils ciblent les enfants. C’est pour cela qu’ils ciblent des journalistes révérés comme (Yasser) Murtaja car ils veulent enrager la population de Gaza. C’est pour cela qu’ils ont tué le Palestinien en Malaisie, l’ingénieur proche du Hamas, espérant déclencher une réaction.

Aaron Maté : Vous parlez de l’assassinat d’un Palestinien en Malaisie. 

Norman Finkelstein : Oui, un ingénieur palestinien. Ils n’ont pas reconnu (être les auteurs de cet assassinat), mais tout le monde le sait. Ils ont tué les 6 militants de la Brigade Al-Qassam il y a quelques jours à Gaza… 

Aaron Maté : Les Brigades Al-Qassam sont la branche armée du Hamas. 

Norman Finkelstein : … tout comme ils ont tué les 6 membres du Hamas le 4 novembre 2008 pour provoquer une attaque du Hamas, une attaque de roquettes, pour avoir un prétexte… 

Aaron Maté : Le 4 novembre 2008, le jour de l’élection de Barack Obama, donc l’attention du monde était détournée d’Israël… 

Norman Finkelstein : C’est une partie de la raison pour laquelle ils les ciblent. Ils essaient désespérément de provoquer une réaction pour pouvoir attaquer avec la pleine force de leur brutalité et prétendre que c’est de la légitime défense.

Je tiens seulement à dire que cela a atteint un niveau tellement indécent de ridicule, que tandis que le Hamas se retient, tandis que le Jihad Islamique se retient… 

Aaron Maté : Le Jihad Islamique est un autre groupe militant à l’intérieur de Gaza. 

Norman Finkelstein : … tandis qu’ils absorbent (patiemment) toutes les provocations israéliennes brutales et vicieuses, le New York Times entre en scène et dit que les Palestiniens à Gaza représentent une menace mortelle pour Israël avec leurs cerfs-volants.

Ils disent que les Palestiniens font voler des cerfs-volants qui vont d’une manière ou d’une autre brûler Israël. Parce que le Hamas refuse de tirer ses « roquettes », qui ne sont même pas des roquettes, donc ils n’ont pas ce prétexte, donc les propagandistes israéliens du New York Times, comme Isabel Kershner, ont concocté un nouveau prétexte, ces cerfs-volants qui d’après eux vont réduire Israël en cendres. Ils sont tellement désespérés dans leur tentative de justifier les tactiques et les provocations de l’Etat d’Israël.

Aaron Maté : Très bien, nous allons nous arrêter là et nous poursuivrons ce sujet dans la deuxième partie. Mon invité est Norman Finkelstein, auteur de nombreux livres, y comprisGaza, une enquête sur son martyre.

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Gaza : Ce lundi 14 mai aura été la Journée la plus meurtrière depuis 2014

Les soldats israéliens ont tué 55 Palestiniens lundi à la frontière de la bande de Gaza lors de heurts et de manifestations contre l’inauguration de l’ambassade américaine à Jérusalem, selon le dernier bilan du ministère de la Santé gazaoui. Parmi les morts figurent plusieurs mineurs de moins de 16 ans.

Il s’agit de la journée la plus meurtrière du conflit israélo-palestinien depuis la guerre de l’été 2014 dans la bande de Gaza.

Le bilan de cette journée:

Le nombre de victimes pourrait augmenter puisqu’une nouvelle mobilisation est prévue près de la frontière mardi, jour où les Palestiniens commémorent la « Nakba », la « catastrophe » qu’a constituée pour eux la création d’Israël en 1948 et qui a été synonyme d’exode pour des centaines de milliers d’entre eux.

Source Radio Télévision Suisse

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Gaza 2018 : la plus grande prison à ciel ouvert, made in Israël. On vous explique pourquoi

La bande de Gaza, ce bout de terrain palestinien qui représente en superficie environ trois fois celle de Paris et où vivent 2 mio. d’habitants est la plus grande prison à ciel ouvert sous je joug israélien depuis 10 ans.

Gaza, aucun avion ne peut s’y poser, aucun bateau ne peut y accoster, aucun véhicule ni aucune personne ne peuvent s’y rendre sans autorisation d’Israël ou de l’Égypte, le seul autre pays partageant une frontière commune avec Gaza.

En plus de contrôler l’entrée et la sortie de personnes, Israël décide également des produits qui ont le droit d’être importés par la bande de Gaza. Et si aucune liste officielle n’a jamais été publiée, on sait que pendant des années, des produits comme le café, le chocolat, la coriandre ou encore les chips, n’avaient pas le droit d’entrer à Gaza, sous prétexte de « lutte contre le terrorisme ».

Israël interdit également l’importation du ciment, ce qui ralenti considérablement la reconstruction du pays après l’offensive de 2014.

Aujourd’hui, la nouvelle arme utilisée par Israël pour faire pression sur les Palestiniens, c’est l’électricité. Un enfant de 11 ans qui vit à Gaza n’a par exemple jamais connu ne serais-ce qu’une seule journée avec 12 heures d’électricité. Puisque c’est Israël qui décide de ce qui entre et ce qui sort, c’est aussi Israël qui fournit la bande de Gaza en électricité et les Gazaoui ont droit en moyenne à 8 heures d’énergie par jour sauf quand l’occupant décide de réduire la fourniture de 2 à 4 heures. On peu alors imaginer les conséquences sur l’industrie qui ne peu produire, sur les hôpitaux qui ne peuvent fonctionner etc…

Ce peuple prisonnier et n’ayons pas peur des mots, martyre, vit au quotidien un enfer dans une indifférence internationale presque unanime.

Le but de ce billet n’est pas d’apporter une réponse qui pourrait mettre fin à ces injustices mais de faire prendre conscience à celle et ceux qui lisent ces lignes, les indifférents, message qui leur est d’ailleurs consacré, que leur déni ou leur ignorance les rendraient presque coupables de ces crimes contre l’humanité et que concrétiser une rupture avec ce système mortifère, c’est d’abord dans nos têtes puis dans les mots et enfin, dans nos actes de tous les jours, que ce soit pour la cause Palestinienne mais aussi pour toutes les causes qui luttent en faveur de la paix, de la justice et de la préservation de notre monde.

Celles et ceux qui veulent entreprendre de grandes choses s’en donnent les moyens, les autres se trouvent des excuses.

Stéphane Guibert / Finalscape / VK / MondiAspora

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