Comment nous déplacerons nous demain ? Entre le respect de l’environnement, la crise automobile et les difficultés de circulation, inventeurs et constructeurs bouillonnent d’idées pour changer nos modes de déplacement. En voici quelques-unes.
Segway et General Motors ont annoncé le 7 avril leur collaboration pour la fabrication d’un véhicule futuriste, le PUMA. Une petite révolution dans la manière de se déplacer, selon eux. Reste que ces entreprises ne sont pas les premières à explorer de nouvelles pistes dans ce domaine. Petit aperçu des véhicules qui pourraient débarquer sur nos routes…
Au moment du lancement de son Gyropode, l’entreprise Segway, leader dans le secteur du transport personnel, avouait que ce nouveau véhicule allait révolutionner « le transport de demain« . Utilisé par la police en Italie ou pour les touristes à Nice, le Gyropode n’a pas encore envahi nos rues. Mais la concurrence est bien là.
Le gyropode de Segway est utilisé par la police
Le Winglet succède à l’I Real
A commencer par Toyota qui n’est pas en reste. Le constructeur japonais est venu concurrencer le Gyropode de Segway avec le Winglet Personal Transporter. Ce scooter vertical est le premier gadget développé par le groupe depuis sa prise de contrôle de la filière robotique de Sony. Le corps du véhicule, qui ne mesure que la taille d’une feuille de papier A3, abrite un moteur électrique, deux roues et des capteurs internes qui surveillent la position de l’utilisateur et s’adapte pour lui assurer davantage de stabilité.
Le nouveau concept de Toyota vient concurrencer le PUMA de GM et Segway
Debout sur l’engin, l’utilisateur peut aller devant, en arrière et tourner sur lui-même par le simple mouvement de son corps. Le véhicule est alors sans danger car entièrement contrôlé par la personne et permet de circuler dans les espaces les plus exigus ou les plus surpeuplés.
Trois modèles ont été élaborés par le constructeur pour permettre à chacun d’utiliser l’engin selon ses priorités (loisir, sportif…). Testé à l’automne 2008 à l’aéroport international de Nagoya (Centrair) et dans la préfecture d’Aichi en bord de mer. D’autres tests sont prévus en 2009 au centre commercial Tressa à Yokohama City pour évaluer la réaction des non utilisateurs. Son lancement serait prévu pour 2010.
Le constructeur japonais avait déjà proposé d’autres concepts de transport personnel du futur. Le PM, première version du transport personnel de Toyota, a été montré pour la première fois en 2003 et reposait sur les techniques de communication entre voitures, tandis que l’I-unit et l’I-swing introduits deux ans plus tard évoluaient vers un moyen de transport personnel capable d’interagir plus librement avec l’environnement immédiat.
En 2007, on découvrait l’I Real, fauteuil sur trois roues, dans lequel il suffit de s’asseoir et de se pencher à droite ou à gauche, selon la direction désirée. Pour varier les plaisirs, il existe deux vitesses, soit lente pour la ville (6km/h) soit rapide (30 km/h). En mode rapide, le véhicule s’allonge en reculant sa roue pour abaisser le centre de gravité et augmenter la stabilité. Le véhicule peut se faufiler facilement entre les piétons, car le conducteur se trouve à la même hauteur qu’eux. En outre, des capteurs surveillent la présence des piétons et des obstacles, les prévenant de son arrivée avec des capteurs sonores.
I Swing : troisième génération de transport personnel chez Toyota / I Real : proposé avec deux vitesses différentes
Co voiturage à moto
Le covoiturage connaît un véritable essor, alliant économie, facilité et convivialité. Gert-Jan van Breugel, designer, a crée une moto taxi à propulsion électrique. « La City Swing est une moto hybride avec des sièges pour trois personnes. Elle est plus rapide, plus économique et moins polluante que les autres motos, car elle fonctionne au bio-éthanol », explique son créateur. 65% plus petite qu’un taxi, elle permet de mieux se faufiler dans la circulation.
Dans le domaine de la moto toujours, l’allemand Peraves propose une moto Eco mobile ou Monotracer, mélange de moto, de voiture et à allure d’un bobsleigh à roulettes. Dotée d’une coque extérieure et de la climatisation, elle dispose d’un moteur d’une puissance égale à celui d’une Porsche (130 chevaux). Grâce à sa forme aérodynamique, les conducteurs, assis dans des sièges de voitures, peuvent s’incliner en virages comme les motos de course, jusqu’à 55 degrés. Reste que son prix est estimé à 52 000 euros HT.
Une moto à la puissance d’une Porsche
A chacun son transport
Le vélo du futur sera électrique. Ultra Motor a lancé l’A2B, un vélo électrique à l’allure d’un scooter à gaz, fonctionnant avec une batterie au lithium ion, rechargeable sur une prise standard. Conçu spécialement pour la circulation dans les villes américaines, le vélo est ultra léger, du fait de sa fabrication en aluminium. Il permet d’atteindre une vitesse maximale de 30km/h sur une distance de 30 km. Une seconde batterie peut doubler l’autonomie du véhicule.
Schwinnbike, en collaboration avec Honda, a annoncé la création de Tailwind, un vélo hybride, rechargeable en sept minutes sur une prise spéciale ou trente minutes sur une prise standard.
Reste encore le skate board électrique, que commercialise par exemple Altender. Grâce à une télécommande, l’utilisateur fait avancer ou reculer la planche. Distribué en plusieurs modèles, il peut atteindre 35 km/h et existe même en version 4X4.
Rouler à 35 km/h en skate, c’est possible
Idées folles
Autre concept innovant : le Magic Wheel. Conçu par une société britannique AllisEasy, ce monocyle, à mi-chemin entre la trottinette sans guidon et le skate board, n’a pas de selle. Toute la conduite repose sur l’équilibre de l’utilisateur. 2quipé d’une transmission de deux vitesses, de quatre roues motrices et de huit amortisseurs, il permet de s’aventurer sur tous les terrains et d’avancer à une vitesse maximum de 20km/h.
Le Cajun Crawler est un autre mode de transport fou. Il ne fonctionne pas grâce à des roues mais à plusieurs pattes mécaniques articulées. Le principe est simple : on monte dessus et on peut avancer comme sur une trottinette ou un Segway. Plus lent que le Segway, il permet de tourner très rapidement.
Encore du nouveau dans le futur
General Motors ne compte pas se contenter du projet avec Segway. Il a parrainé le projet « Le dernier mile » du Massachusetts Institute of Technology (MIT) pour « atténuer la pollution de l’énergie électrique et élargir l’espace public limité par la pliage et l’empilage des véhicules ».
Voiture électrique de deux places, alimenté par des batteries au lithium ion, il est conçu dans une optique de système de partage des voitures avec des kiosques dans les villes pour les garer, en les « pliant » les unes sur les autres. Une solution aux problèmes de stationnement et de conduite dans les embouteillages urbains. D’un point de vue technologique, chaque roue a son propre moteur, sa direction et son freinage. Un système central est exploité pour la production d’énergie et la commande par ordinateur. Différentes versions pourraient être élaborées, s’adaptant à la conduite différente parfois selon les endroits.